ANECDOTES/HISTOIRE
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Un simple papier. Si en temps normal, toute une identité pouvait tenir sur une simple carte plastifiée, ton existence entière avait été résumée en quelques lignes.
« Je ne peux élever cet enfant, il ne sera jamais en sécurité avec moi. C’est avec beaucoup de chagrin que je vous le confie. Son prénom, conservez-le s’il vous plaît, il s’appelle Kaoru. Il est né à xxx le 07/10/1998. Pour qu’il soit heureux, pensez à lui faire voir souvent l’eau. Son père a disparu, il est sans doute décédé. Et moi, je n’en suis pas très loin sans doute.
Je vous remercie. Prenez soin de lui.»Et point. Quelqu’un avait laissé ce bout de papier froissé à côté de ton corps de nourrisson (d'un peu plus de 2 mois), aux portes d’un temple au Japon, à Kyoto. Tu étais plutôt bien enveloppé, mais pas mal mouillé. Et le mot aussi. C’est d’ailleurs pour cette raison que certains mots étaient partiellement effacés, l’encre ayant coulée par endroits. Comme si de l’eau avait coulée dessus…
Le prêtre qui t’avait découvert avait eu pitié de toi, et après avoir pris soin de toi pendant quelques jours, il t’avait confié à un hôpital. Assez rapidement après ça, tu as été adopté par un couple de coréano-américains qui avait des arguments financiers pour accélérer la procédure après avoir appris qu’un petit bébé avait été trouvé.
Le couple Kim. Un couple plutôt âgé, d’un peu plus de 50 ans chacun. L’un (le père) avait plutôt bien gagné sa vie grâce au tourisme (et aux activités nautiques comme les cours de surfs, l'initiation à la plongée, au jet-ski etc), et l’autre (la mère) au mannequinat puis en ayant ouvert une petite chaîne de salons de coiffure.
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Tu avais eu une enfance plutôt heureuse finalement, voire même dorée. Pas tout le temps toute rose, mais quand même bien plus facile que le petit américain moyen. Tes parents avaient chacun des revenus confortables, ce qui t’avait toujours permis de ne manquer de rien. Pour les besoins de tous les jours, pour les études, et même pour les loisirs.
Très tôt par exemple, tu avais appris à nager (avec les bébés nageurs, apparemment tu te débrouillais encore mieux que les autres petits bébés d’après tes parents), et à peine tu avais su marcher que déjà tu cherchais à toujours être avec ton père, à l’accompagner au travail en bord de mer, à mettre les pieds dans l’eau. Ta mère t’avait raconté alors avec des mots simples, lorsque tu eus 3 ans environ, que tu n’étais pas leur enfant biologique, mais qu’ils t’aimaient tout autant. Le petit papier qui t’avait accompagné dans ce fameux temple te fus remis et depuis tu le gardais précieusement dans une petite boîte en osier. Apprendre que tu avais adopté ne t’avait pas choqué, sans doute parce que le discours de tes parents avait été très simple et rassurant. Ils étaient ton papa et ta maman, et ça ne changerait pas.
Il n’avait rien de grave à ne pas savoir qui étaient tes parents biologiques n’est-ce pas ?... Tu étais trop jeune pour le savoir et pour le comprendre, mais connaître ton arbre généalogique t’aurait évité pas mal de soucis…
Heureusement tu fus épargné au début de ta vie. Dès tes 2-3 ans, tu as appris à faire du bodyboard (tu voulais apprendre le surf, mais ton père était catégorique, c’était trop tôt), à prendre les petites mousses inoffensives sous l’œil protecteur de ton père, de ta mère qui n’y connaissait pas grand-chose (son intérêt premier c’était de ne pas laisser son enfant unique mourir de noyade). Puis vers tes 4-5 ans, tes premières sensations de glisses en communion avec l’océan. Une sorte de baptême.
Tu avais été si heureux lors de ta toute première fois. Tu avais d’ailleurs encore aujourd’hui des photographies de ce jour-là, ainsi que de ta première planche rangée quelque part dans ta maison à San Francisco.
Concernant la plongée en apnée… C’était un peu particulier. Tu aurais dû commencer vers tes 7-8 ans, avec un baptême, une initiation très encadrée… Mais tu étais spécial, et sans comprendre à quel point, tes parents ont fini par s’adapter. Tu nageais très bien pour ton jeune âge (environ 6 ans à l’époque), et tu avais une bonne capacité d’apnée, et même… Excellente. En réalité, tu te mettais naturellement des limites sans t’en rendre compte.
Parce que ta mère te disait de ne pas rester trop longtemps parce que tu allais te noyer, tu ne tentais pas d’atteindre tes limites. Ainsi, personne n’avait encore vu que déjà à cet âge, tu étais capable de battre des records d’apnée d’adulte. Naturellement bon en natation, tu avais appris plusieurs nages, à plonger donc (avec bouteille lorsque tu eus officiellement l’âge, même si tu faisais de l’apnée libre depuis un moment), à nager avec des palmes… Avec une monopalme (c’était ce que tu préférais à l’époque, sans en connaître la raison) … Et avec tout ça, tu avais également un peu testé le ski nautique, le jet-ski… Des sports qui ne te plaisait pas tellement, autant à cause du bruit, que de ce que ça pouvait provoquer chez la faune et la flore sous-marine…
Parce que oui, à partir du moment où tu avais commencé à parler, tu avais commencé à utiliser certains de tes pouvoirs, ceux dont tu avais conscience. Comme la communication avec les animaux. Tout avait commencé avec une mouette que tu observais sur la plage lorsque tu étais en sortie avec tes parents. Tu étais très petit, allant à peine à l’école d’ailleurs. Au début, tu pensais même que c’était normal de pouvoir parler et comprendre les animaux. Que tout le monde était fait comme ça. Donc tu n’en parlais pas trop, même si, apparemment, tes parents ne te prenaient pas trop au sérieux.
Pour l’hydrokinésie, tu l’avais découvert plus tard. Ayant du mal à te concentrer suffisamment à un si jeune âge, ce n’était pas encore possible de manipuler quoi que ce soit.
Ainsi, ton attrait pour l’eau avait commencé tôt, dès ta naissance d’après ta mère… Comme le disait le petit mot qu’ils t’avaient confié ! Et c’était bien vrai. Tu étais de meilleure humeur si tu prenais des bains, si tu prenais des douches… Encore plus si tu pouvais t’immerger longtemps, par exemple dans une piscine, ou encore mieux, à l’océan.
Les activités sportives nautiques, c’était carrément ta passion. Mais ça allait plus loin que ça, et tu ne savais pas pourquoi ou comment définir cette amour que tu avais pour tout cet univers… C’était… Ca faisait partie de toi.
Ta scolarité avait plutôt bien commencée, tu étais un élève plutôt attentif et intelligent (le fait d’être dans une école privée avec un enseignement adapté à tes capacités aidait également beaucoup). C’est également à l’école que tu avais commencé à t’ouvrir et à commencer à évoluer en société (avec les humains, parce que sinon, tu étais déjà très proche des animaux avec qui tu discutais régulièrement). C’est d’ailleurs suite à l’éveil de ce pouvoir que tu as refusé de manger de la viande. Donc tu as arrêté très tôt, au grand damn de tes parents.
Avec le début de l’école, les amitiés, et les tous premiers intérêts amoureux… Rien de très poussé, tu étais encore jeune. Mais tu avais remarqué que tu trouvais les garçons beaucoup plus attirants que les filles. Toujours innocent, et pourtant déjà, tu semblais savoir de qui tu pourrais tomber amoureux à l’avenir. Ce qui n’était pas pour plaire à tes parents, il allait sans dire…
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Finie l’enfance… Et bienvenue à la préadolescence, voire l’adolescence précoce. Oui, oui. Un plaisir. Autant pour tes parents que pour toi. Quoique, tu l’avais peut-être mieux vécue qu’eux, après réflexion.
Entre autres, la curiosité de tout, le désir de vouloir s’émanciper, s’isoler, se découvrir… Mais aussi la volonté d’être différent et de s’affirmer (niveau différence tu étais déjà au top du top pourtant…), de comprendre tous les changements dans ton corps… Et de te trouver, tout simplement.
Tu avais donc commencé à te prendre la tête avec ta mère surtout, qui aurait voulu te voir plus travailler dans tes études que pour ton apnée ou sur ta planche de surf. Tu n’étais pas excellent, tu le savais et ça t’étais égal… Surtout parce que tu n’y allais jamais à fond. Tu ne te donnais jamais à 100% dans tes études, par manque d’intérêt surtout. Tout ce que tu fournissais comme travail à l’école et au collège, c’était juste histoire qu’on te foute la paix. Tu étais un peu dans la moyenne, voire au-dessus, mais jamais plus. Malgré tes capacités, et c’était bien ce qui agaçait le plus tes professeurs et tes parents.
En parallèle, tu étais mannequin depuis que tu savais te tenir assis, donc depuis très… Très longtemps. Mannequin bébé d’abord, mannequin petit garçon, puis mannequin préado. Tu aimais beaucoup plus cette activité que de devoir travailler en cours d’ailleurs…
L’argent gagné était bien sûr directement redirigé vers un compte bancaire à ton nom. Tu n’y aurais pas accès avant tes 21 ans, donc vraiment, si tu le faisais avec autant de cœur à l’ouvrage, c’était parce que tu aimais ça.
Tu captais facilement l’attention des autres, les photographes t’aimaient toujours beaucoup, provoquant de temps à autre la jalousie d’autres petits mannequins (et des dramas du bac à sable) …
Malgré tout ça, tu n’avais jamais pris la grosse tête. Tu manquais même parfois de confiance en toi. On n’est jamais assez parfait, et tu te comparais toujours aux autres. Personne ne le savait, et pour cause, tu passais toujours ton temps à faire mine de déborder de confiance en toi pour te protéger. Pourtant, les difficultés de l’adolescence, c’était une épreuve pour tout le monde…
C’est donc à la préadolescence que tu avais un peu plus compris ta différence, vers tes 9 ans. Personne ne pouvait communiquer avec les animaux, et encore moins manipuler l’eau comme tu arrivais à le faire (tu avais découvert ça en jouant dans ton bain un jour). Ta faculté à retenir ta respiration en apnée était également exceptionnelle, beaucoup trop pour que ce soit normal également.
Mais la cerise sur le gâteau, le jour où tu avais VRAIMENT compris ce que tu étais, c’était le jour de ta première transformation. La plus douloureuse à ce jour. C’était les vacances, et tu étais en stage de surf avec ton école. À cette époque, tu avais un meilleur ami et… Pour une raison qu’aujourd’hui tu identifiais comme une crise de jalousie (tu devais avoir craqué sur lui), tu t’étais disputé avec lui.
Tu étais en colère et frustré, alors tu avais quitté la chambre que tu partageais avec plusieurs autres garçons, pour te changer les idées. Ce n’était pas vraiment autorisé, mais ça t’était égal sur le moment, tu n’avais plus envie de voir la tête de ton ami. Donc après avoir passé les rondes des professeurs, tu t’étais exilé pas très loin, sur la plage. C’était tôt le matin, encore trop tôt pour l’arrivée des premiers surfeurs…
Et c’était à ce moment-là que c’était arrivé. Cette envie irrépressible de te baigner. D’aller dans l’eau et de t’immerger des pieds à la tête. De ne faire qu’un avec cet élément… Tu n’avais jamais ressenti ça auparavant…
Sans réfléchir, tu avais retiré tous tes vêtements, avant de rentrer dans l’eau totalement et… De subir une terrible transformation. Tu n’avais pas compris ce qu’il t’arrivait, sous l’eau tu ne pouvais pas hurler de douleur… Personne ne pouvait t’aider.
Tu avais senti tes os se briser, se reformer différemment, ta peau bouger, tes organes également… C’était une sensation unique très difficile à décrire mais clairement insupportable, surtout qu’à ce moment-là, tu ne savais pas ce qu’il t’arrivait. Si tes souvenirs étaient bons, tu pensais que c’était la mort qui t’attendait.
Une fois transformé, tu as observé ton nouveau corps… Et une fois la douleur passée, puis l’excitation de la nouveauté (tu avais peut-être passé deux heures à vivre ta meilleure vie), la panique. Oui… Parce que personne n’était là pour t’expliquer comment te retransformer. Retourner sur la plage pour demander de l’aide aux moniteurs ou à un autre adulte… Tu savais déjà que ça ne serait pas une bonne idée.
Sachant que tu étais adopté, c’était clair que tu ne tenais pas ça de tes parents adoptifs. Donc tu as passé plusieurs heures à paniquer, et à t’imaginer te faire pêcher par des pêcheurs.
Ce n’était qu’en fin d’après-midi que tu étais parvenu à te retransformer (et donc à re souffrir le martyre), et à rentrer sur la plage. Si auparavant tu avais peur du regard des autres sur ton corps de… Triton, là, tu aurais aimé disparaître…
Bien sûr, suite à ta disparition, tout le monde avait paniqué. Bien que tu sois connu dans ton école pour être un excellent nageur, surfeur et également bon en apnée, le fait d’avoir perdu ta trace (tes pas disparaissaient dans l’eau) et que tes vêtements étaient en train de flotter (et tous tes vêtements, y compris tes sous-vêtements) … L’hypothèse de la noyade suite à une dispute paraissait être la plus logique.
Nu, trempé (mais bizarrement pas frigorifié malgré la température de l’eau ce jour-là, tu appris plus tard que tu avais également une résistance aux températures et basses pressions), tu étais terriblement honteux.
Tes profs avaient appelé tes parents, la police… Ton meilleur ami pensait que tu étais mort par sa faute (du coup il t’a bien fait la gueule après) … Tu avais brodé une excuse en disant que tu avais perdu connaissance, que tu ne te souvenais de rien, et c’était passé.
Mais pour la forme, tu avais été puni par tes parents (pour avoir quitté la surveillance de tes profs) d’une interdiction de 2 mois de sortie avec les copains. Ah, au passage ils t’ont aussi changé d’école de surf, persuadé qu’ils pouvaient trouver mieux qu’une bande d’adultes incapables de surveiller un groupe de gosses.
Après toute cette histoire, tu avais donc appris à tester tes limites et à t’entraîner pour mieux connaître ton corps et ta nature.
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Ton arrivée au lycée marqua la fin de quelque chose. L’innocence entre autres. Et le début des prémices de ta vie de jeune adulte.
Autrement dit, tu avais commencé à sortir avec des garçons. Oui… Des garçons. Pas une seule fois tu n’avais accepté les avances d’une fille, ça ne t’intéressait pas. Et ça ne t’étais de toute façon jamais passé par la tête. Bien entendu, comme la plupart des ados lycéens dans ton cas, tu avais d’abord caché ce ‘’détail’’ qui n’en était pas un à tes parents, avant de te faire prendre la main dans le sac par ta mère…
Hum, littéralement. Ta faute ? Non pas vraiment. Cette expérience lui aura au moins apprit à frapper à la porte de son adolescent de 16 ans.
Bien sûr, ça c’était très… Très… Très mal passé. Mais… C’était passé. Lorsque tes parents ont compris que t’interdire de voir ton petit copain du moment (tu en changeais assez régulièrement), ça ne te poussait qu’à fuguer chez celui-ci, ils ont adopté une autre stratégie.
L’attente. L’attaque passive. Ils ont donc espéré que tu changes d’avis, que ce ne soit qu’une ‘’passade’’ tout en continuant à te parler de filles, d’avoir des enfants, d’avenir…
Toi de ton côté, ça te permettait d’être tranquille, alors tu ne te plaignais pas trop de cette situation, bien que tu ne sois pas soutenu pour autant.
Tu avais toujours été populaire. Dès la maternelle, puis à l’école primaire, puis au collège, et maintenant au lycée. Tu étais Kim Kaoru, l’ado avec des parents ayant un bon train de vie, des chiens, des chats, plusieurs voitures, un bateau… En plus de ça, tu étais mannequin, tu étais fils unique (tu n’avais jamais compris pourquoi c’était vu comme une chance), sportif, beau…
Souvent envié et jalousé donc. Mais ça c’était égal. Tu t’étais entouré à partir de l’époque du lycée d’amies fidèles, principalement parce que tu avais du mal à garder tes amis hommes (à l’époque à cause d’un trop plein d’hormones). Aujourd’hui tes amitiés sont beaucoup plus équilibrées.
Du côté de tes pouvoirs, tu avais malheureusement découvert qu’en plus de la transformation en triton, le fait que tu sois beaucoup et trop souvent apprécié n’était pas normal. Et en plus de ça, tu pouvais même faire plier des gens sous ta volonté. Tu le faisais sans faire exprès, et un jour, tu avais décidé de tester pour être sûr.
Comme cobaye, tu avais pris un professeur et une élève lambda du lycée. Grosse erreur que tu regretteras longtemps…
Après quelques mots en tête à tête avec ton professeur, tu l’avais obligé à se déclarer à cette même élève. Tu détestais ce professeur, tu avais donc choisi de faire ton test avec un public… Dont la directrice de l’établissement.
Autant dire que le pauvre professeur avait été viré sur-le-champ… Et tu t’en étais beaucoup voulu. Pire, tu avais eu si honte sans savoir comment t’excuser que tu avais préféré mettre cette histoire dans un coin de ton esprit, même si tu avais sans doute détruit la carrière de cet homme (et peut-être sa vie aussi, tu n’en savais rien). Une erreur de jeunesse qui avait coûté très cher…
Tu aurais aimé faire quelque chose pour l’aider, mais c’était trop tard, et tu n’avais que 16 ans…
Après cet épisode, tu avais décidé de ne plus jamais utiliser ce pouvoir, sauf situation exceptionnelle.
Par la suite, tu as également appris que tu étais anormalement résistant aux basses pressions et aux basses températures, tout ceci dû à ta condition de triton.
Tu avais donc continué à t’entraîner aux activités nautiques et à l’apnée et la plongée. De plus, tu t’étais aussi obligé à te transformer au moins une fois par jour pour t’entraîner à nager en tant que triton, et à manipuler l’eau à ta convenance, histoire d’augmenter ton endurance.
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Tu avais enfin fini le lycée. Encore une autre étape de ta vie que tu avais passée. Puis ce fut au tour de l’université. Tu avais étudié le domaine des sciences et de la biologie pour par la suite poursuivre avec une spécialisation en biologie et écologie sous-marine (en une année la spécialisation) . C’était réellement les années de ton émancipation.
Tu avais eu le permis, ta voiture, ton petit appartement d’universitaire (ou plutôt ta garçonnière ahem, heureusement ta mère avait appris sa leçon et elle ne te faisait jamais de visite surprises). Quand tu devais bouger pour tes stages d’un état à un autre, tu te gérer tout seul, qu’il s’agisse de transport en voiture ou en avion.
Ces études là te passionnaient assez pour que tu sois suffisamment motivé pour travailler dur. Même tes parents en étaient étonnés, mais également très satisfaits. Puis tu eus ton diplôme haut la main et… Rien. Tu n’as pas souhaité te lancer dans la biologie sous-marine malgré toutes les connaissances que tu avais engrangée. Pourtant, des opportunités professionnelles, tu en avais eu, et pas qu’une. Mais en réalité, tu n’étais allé à l’université que pour faire plaisir à tes parents. En quelques sortes, tu t’étais dis que tu allais leur rapporter un diplôme pour qu’ils ne te disent pas que tu n’avais pas essayé les études… C’était juste ça.
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La rupture avec tes parents. Ils n’avaient pas accepté ton choix de vie, que tu ne cherche pas à travailler dans la biologie après ces quelques années d’études. Ils pensaient pourtant te voir suivre un chemin similaire au leur. Un métier qu’ils jugeaient stable, puis la rencontre avec une jeune femme, et la construction d’une famille pour leur donner des petits enfants.
Ils avaient accepté difficilement ton homosexualité (ils la pensaient toujours temporaire et préféraient fermer les yeux lorsque tu te montrais en compagnie d’un homme), les bêtises que tu avais pu faire étant adolescent (comme lors de ta première transformation par exemple…), et maintenant ça. C’était trop. Ils ne l’avaient donc pas tout à fait mis à la porte, vu qu’ils t’avaient acheté une belle villa dans le sud de San Francisco (à l’époque ils vivaient encore beaucoup entre San Francisco et Los Angeles).
C’était ainsi que toi, Kaoru, tu avais quitté la vie avec tes parents à tes 21 ans. Tu avais emménagé dans ta propre maison (bien qu’acheté par tes parents). Tu avais alors repris le mannequinat (les études en biologie sous-marine ne te laissaient plus le temps pour cette activité, c’était soit la vie estudiantine, soit la vie de mannequin). Tu as également facilement trouvé un boulot de professeur de surf dans une petite école en bord de mer, non loin de ton habitation d’ailleurs (tu n’avais pas à traverser toute la ville).
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Maintenant pleinement dans ta vie d’adulte (tu n’avais pour autant pas coupé les ponts avec tes parents, mais tu les voyais carrément moins souvent), tu avais continué à enchaîner les histoires sans lendemain ou… les amitiés avec intérêts. Ce qui était facilité avec tes deux métiers, car ça te permettait toujours de rencontrer beaucoup de monde. Tu étais sorti avec… Des photographes, des mannequins, des danseurs, des surfeurs, et même quelques biologistes… Etc. Oui la liste était plutôt longue, étant donné que tu ne cherchais jamais rien de sérieux. Une petite expérience au lycée t’avait passé l’envie de te mettre en couple pour du long terme. Un mauvais souvenir…
Pour autant, si ça allait plutôt bien avec tes amis, ton travail, dans la vie de tous les jours, ce n’était pas trop ça. Ta mère allait de moins en moins bien. Elle n’était plus en bonne santé depuis longtemps, ayant atteint un âge pas mal avancé maintenant. Ce qui t’inquiétait beaucoup. Lorsque tu le pouvais, tu faisais la route jusqu’à Los Angeles pour leur rendre visite et mettre de côté les différents que vous aviez chacun de votre côté.
Et en parallèle, tu avais fait une rencontre extraordinaire. Tu ne pensais pas un jour tomber sur elle… Quelqu’un qui se disait connaître ta mère, ou son entourage. Elle était très vague, et c’était une femme très belle. Tu possédais un médaillon qu’elle t’avait donné avant de te laisser à l’adoption dans un temple. Le médaillon que tu avais effectivement, elle l’avait bien décrit en tout point. Ce qui était d’autant plus intriguant. Très mystérieuse, elle ne te donna que quelques petites informations, comme le fait que tu n’avais rien d’humain (ce que tu savais déjà plus ou moins). Ta mère était une sirène très combative et ton père un sorcier… Plutôt puissant si tu avais bien compris. Elle n’avait pas l’air de l’aimer et avait refusé de t’en parler en détail. Le temps d’une brève conversation, et elle te laissa sans t’en dire plus, te promettant que tu la reverrais…
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Et ce qui devait arriver arriva. Une première perte. Tu n’y étais pas habitué. Tout comme au désespoir face à une situation que tu ne pouvais pas contrôler.
La mort.
Tu avais perdu ta mère. Après les larmes, tu avais assisté à l’enterrement aux côtés de ton père qui était tout aussi abattu que toi.
La tristesse, la souffrance…
Au retour de Los Angeles, tu as choisi de t’exiler quelques jours, partant dans des coins que tu connaissais déjà sous ta forme de triton. L’entraînement que tu t’étais forcé à suivre t’avait permis de vraiment t’isoler loin de l’activité humaine.
C’était idiot, mais malgré toutes ces disputes, bien sûr que tu l’aimais tendrement ta mère. Et te retrouver soudainement coupé d’elle… Ne plus pouvoir la serrer dans tes bras…
Oui. T’isoler de cette manière, étrangement, t’avais fait le plus grand bien. Alors que tu étais toujours en plein questionnement, tu croisas une fois de plus cette femme.
Mais là, ce n’était pas dans un lieu public… Sur la terre ferme. Non. C’était sous l’eau. Chacun avec sa forme de sirène et triton. Tu fus évidemment estomaqué de voir qu’elle partageait ta race… Quoique, elle ne te répondit pas lorsque tu lui demandas si elle était aussi une hybride comme toi ou non… Vous aviez alors discuté de ta condition de triton. Elle te mit en garde sur le fait de ne pas te faire remarquer, sous aucun prétexte. Qu’il y avait de nombreux dangers autours de vous. De toi. Des dangers que tu ne pouvais même pas imaginer… Malgré ce ton un peu inquiétant, elle refusa une fois de plus de te dire qui elle était, ou des renseignements importants, des détails sur tes parents, te donnant tout juste quelques indices sur ce qui pourrait t’aider à en s’avoir un petit peu plus (des lieux et des personnes). Surtout que, elle l'avait habilement deviné, tu n'avais absolument pas travaillé ta nature de sorcier, privilégiant beaucoup trop ton côté triton. Après cette étrange entrevue avec la belle sirène, tu étais revenu sur Terre, pour passer un peu de temps avec ton père qui n’était pas non plus en très bonne santé, surtout pas après la perte de ta mère, sa femme. Ultérieurement, une fois ce séjour passé auprès de ton père adoptif, tu avais prévu de faire des recherches et d'appréhender plus en profondeur tes pouvoirs de sorcier, sans te douter que la belle sirène se méfiait également de ce que tu pourrais devenir en tant que sorcier.
Le dicton : Tel Père, Tel Fils ne devait absolument pas s'appliquer pour toi...09 ▵▼▵ Tu avais maintenant 25 ans. Vivant toujours avec la peur de perdre ton père un jour prochain (quand tu lui disais de faire attention à lui, il t’engueulait en te disant qu’il n’était pas en sucre), tu souffrais déjà un petit peu moins de la perte de ta mère mais la douleur était toujours fortement présente.
Ajourd'hui tu pouvais dire que tu avais rencontré des personnes sortant de l'ordinaire. Sorcières, sorciers... et des créatures magiques… Tu avais également pris connaissance de lieux pouvant t’en apprendre plus, et nourrir ton esprit te permettait d’oublier un peu ta peine.
Un peu plus conscient de ce qui t’entourait chaque jour, des créatures magiques bénéfiques, comme maléfiques, et ta place dans tout ça. Tu avais fait du chemin. Tu ne voulais pas perdre ceux que tu aimais, et tu voulais que la nature et les animaux puissent rester paisibles… Donc tu avais fini par te supposer comme étant du côté de ce que tes semblables appelaient le ‘’bien’’. Même si tu détestais ce genre de raccourcis.
Enfin détester. Tu savais que tout ne pouvait pas être tout blanc, ou tout noir.
C’était ainsi. Ce terme n'avait pas trop de sens à tes yeux.
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Un matin, tu entendis une voix dans ta tête. Maintenant bien plus habitué aux phénomènes magiques, tu cherchas à savoir d’où la voix pouvait venir, sans y parvenir. Ce n’était certainement pas un animal qui communiquait avec toi… Ou un mort.
Alors… Quoi ?... Ou qui ?
… Tu ne savais pas. Et tu n'aimais pas particulièrement les devinettes. Mais ce qui était sûr, c’est que ‘’la voix’’ savait pourquoi elle t’avait contacté, toi. Cette exécution ne pouvait pas avoir lieu, tu y avais déjà pensé, ça te rendait malade. Tu étais totalement contre sans savoir quoi faire de constructif pour l'empêcher. Te rebeller contre les injustices, c’était un peu dans tes veines, mais si personne n'était là pour te guider, il était certain que tu le ferais n'importe comment, de manière un peu trop... Directe.
Toutes ces indications tombaient donc à point nommé ! Tu pris la décision que ce soir, à 16h, tu rejoindrais un groupe mystérieux au lieu de rendez-vous indiqué… Et tu ferais tout ce qui était en ton pouvoir pour sauver ces vies. Même si tu n’aimais pas prendre parti dans les débats et les guerres de ce genre, cette histoire était insensée, de ton point de vue. Ca ne pouvait plus durer...
Est-ce que tout ça faisait partie des prochains évènements dont t’avait parlé ton amie mystérieuse, la sirène ? Ou ça n’avait rien à voir…
Peu importait. Ca allait être très dangereux, bien que tu n’aies pas encore totalement conscience du danger. L’actualité était assez tendue alors en général tu préférais ne pas trop t’informer. La technique de l'autruche...
C'est donc pas spécialement préparé pour ce genre d’intervention que tu allais essayer de faire quelque chose, pour ne pas le regretter tout ta vie.
« On ne vit qu’une fois ! »
Il te restait donc une dizaine d’heures pour te préparer et te rendre au point de rendez-vous… Si ta mère te voyait encore faire des trucs dangereux, elle t’engueulerait encore tiens…